Revenons-en au basique ! Qu’est-ce que le stress et à quoi ça sert ?
Souvent, lors des premiers RDV, j’éprouve la nécessité de revenir à la définition du stress. Ce mot est utilisé à toutes les sauces qu’il en devient un mot valise et perd de son sens. Donc, le fait de revenir à l’origine du terme « stress » permet d’expliquer les sensations ressenties et de comprendre que notre corps ne nous lâche pas, bien au contraire …
Qu’est-ce que le stress ?
Tout d’abord le mot « stress » vient de l’anglais et cela signifie littéralement « tension ».
Le stress est une adaptation biologique et physiologique de notre organisme pour répondre à une situation inhabituelle, généralement liée à la peur. Face à un « agent stressant », notre corps (et plus spécifiquement le cerveau) s’adapte. C’est à dire qu‘il va déclencher de manière autonome, des réactions en chaine pour rester en vie. Puis quand « l’agent stressant » disparait, notre corps revient seul à l’équilibre. Car, l’objectif de tout organisme vivant, comme notre corps, est de rétablir l’équilibre pour y rester.
A chaque action, notre corps va chercher à rester à l’équilibre pour être le mieux possible : vous courrez, votre cœur va s’accélérer pour amener le sang et l’oxygène plus rapidement dans les muscles. Cette recherche d’équilibre constant est l’homéostasie : processus physiologique permettant la régulation de notre organisme nécessaire à son bon fonctionnement.
Comment ça fonctionne dans le cerveau ?
C’est, tout d’abord, notre amygdale cérébrale, un truc assez minus dans le cerveau, qui coordonne la réponse corporelle à la peur. C’est assez incroyable : quand il y a menace immédiate, pas de temps à perdre : amygdale envoie directement le message au noyau central du cerveau. Le noyau central est en lien avec le système nerveux autonome sympathique. Il va déclencher l’action dans le corps de fuir ou combattre. Par exemple, c’est ce qu’il se passe quand vous vous apprêtez à traverser une rue et qu’arrive à toute allure une voiture que vous n’avez perçue qu’au dernier moment.
Quand le danger n’est pas immédiat, c’est un autre circuit qui va être sollicité. Les sens perçoivent (en particuliers les yeux et les oreilles) des infos qui leurs paraissent étranges. Ces infos sont envoyées au cortex sensoriel qui les traitent et les évaluent via le thalamus.
S’il y a danger vos sens s’affinent encore un peu plus. Si, en confrontant le sensoriel (qui relève plus de l’instinct) à la raison (le cortex préfrontal) les 2 sont ok sur le danger, alors le noyau central est déclenché et votre corps se met en mouvement pour fuir ou combattre.
Les différents états du stress
Pour bien comprendre le stress, il faut distinguer le stress dit « aigu » et le stress « chronique ». Le stress aigu est une réaction normale de notre corps, c’est notre instinct de survie, comme expliqué ci-dessus. Une fois le danger passé, le corps actionne le système nerveux parasympathique pour revenir au calme.
En revanche, c’est quand il devient chronique que ça se gâte … Le stress est dit « chronique » quand ce mécanisme de « Fuir ou Combattre » face à un agent stressant, dure depuis plus de 3 mois. Là, notre corps commence en en subir les conséquences.
L’alerte
La phase d’alerte est l’état qui est décrit depuis le début de cet article : réflexe de l’organisme face à un bruit, un « agent stressant », une émotion intense. Notre corps se met en situation de devoir réagir et s’adapter. L’organisme active les fonctions nécessaires à la fuite ou au combat.
Physiologiquement, il y a sécrétion de l’adrénaline. Les fonctions cardiaques et musculaires sont renforcées.
La résistance
L’agent stressant est toujours présent, une seconde phase physiologique se prépare…
Donc, l’organisme doit mobiliser d’autres moyens pour consolider ses possibilités de réactions et rester à l’équilibre.
C’est là qu’entre un jeu la production du glucose pour donner de l’énergie, puis du cortisol (appelé aussi hormone du stress). Cette hormone vient agir sur le cerveau pour calmer l’adrénaline et les hormones produites sous l’effet du stress, et éviter la surchauffe.
C’est à partir de cette phase là que notre corps commence à dysfonctionner et à ressentir quelques symptômes (mal de dos, insomnie, douleurs dans le corps, maux de ventre …)
L’épuisement
Si la phase de résistance dure trop longtemps, le corps s’épuise à vouloir faire face, à lutter pour fonctionner le mieux possible. Ainsi, l‘organisme peine à maintenir son équilibre, son rythme et il se fatigue. Les conséquences peuvent être graves sur l’état physique et psychologique.
L’organisme devient victime de ses propres mécanismes de défense en produisant à l’excès du cortisol. Les conséquences peuvent être délétères pour notre santé…
Notre système nerveux reste en vigilance en permanence même dans les situation où a priori il n’y a aucun souci.
Pour en savoir plus sur le fonctionnement du système nerveux autonome, vous pouvez regarder cette vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=HVVpa_-pLkE
Bon ou mauvais stress ?
De même que pour les émotions, cela ne se joue pas en ces termes de positif ou négatif (lire aussi : Les émotions sont toutes positives). Le stress est une adaptation de notre organisme. Il vient activer le système nerveux sympathique, et nous permet de bouger, de passer à l’action.
Comme je le disais en introduction, le stress n’est pas un dysfonctionnement de notre organisme : c’est une réponse de survie. Il fait partie de notre équipement « continuité de l’espèce » au même titre que la reproduction.
Cette adaptation de notre organisme nous rend plus vigile. Le stress nous permet de se sentir motivé·e face à un défi. Ressentir ses sensations d’énergie peuvent nous donner du courage, accroitre la mémorisation et la concentration. Il peut être, à sa juste mesure, sans souffrance et améliorer notre efficacité, devenir une source de dynamisme et de stimulation. C’est ce qui se joue lors de révisions d’exams ou de présentation d’un projet.
Lire aussi : Changer de regard sur le stress
Le stress est aussi un allié de notre quotidien car, lorsque que l’on se connaît bien, il nous donne des indications sur ce que nous vivons, sur ce qui est important pour nous, et ce qui nous « dérange ». Cette information nous permet donc de réajuster, d’agir pour prévenir une situation dans nos relations de travail ou personnelles.
Sauf quand les effets du stress sont trop envahissants, il n’est ni nuisible, ni bloquant. Et pour que les effets du stress restent acceptables et motivant, l’idée est d’être acteur de sa vie et d’apprendre à connaitre sont mode de fonctionnement.
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